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Photo du rédacteurBaptiste Locatelli

Escalades automnales - Chapitre 1 : Tourisme et grimpe en Andalousie

Avant-propos : Les deux mois d'intersaison sont l'occasion de se ressourcer en repartant à la découverte de paysages nouveaux, et souvent en passant par de belles falaises ensoleillées. Premier de trois articles rédigés dans un ordre non-chronologique, ce chapitre 1 de nos "escalades automnales" a pour but de vous donner une vision globale (et non-exhaustive !) d'un voyage escalade en Andalousie, en vous glissant quelques sources utiles pour organiser le votre. Ensuite, rapprochez vous des grimpeurs locaux, vous ferez de belles rencontres et ils sauront vous renseigner ! Quelques topos à l'échelle de l'Andalousie existent mais ne sont pas complets, tellement la quantité de sites d'escalade est importante. Ils permettent uniquement d'avoir un aperçu large. Les topos à jour sont bien souvent centrés sur un secteur, et une grande majorité se trouvent en ligne. De notre expérience, il est difficile d'acheter les topos d'escalade en magasin montagne. Ils sont plutôt souvent en vente sur internet.



Tout au bout de la péninsule ibérique, faisant face au Maroc et l'Algérie dont elle n'est séparée que d'un mince bras de mer à Gibraltar, l'Andalousie correspond à ce que l'on attend d'un véritable voyage : dépaysement, découvertes. Baignées de soleil, les falaises d'escalade souvent orientées sud et essentiellement concentrées autour de Grenade et Malaga, ne commencent à être fréquentées qu'à l'automne et jusqu'au printemps. Voici un tour d'horizon des sites à visiter, et quelques billes pour bien organiser deux semaines de vacances grimpe et culture dans cette belle région.


L'Andalousie, c'est loin !

De notre chère Savoie, au cœur des Alpes, jusqu'à Almeria, porte Est de l'Andalousie, comptez 1500 kilomètres. A titre de comparaison et pour mieux se rendre compte, c'est quasiment une fois et demi la distance par autoroute Perpignan-Dunkerque. Dit autrement : c'est loin, très loin, et si vous envisagez la descente en camion - ce qui est assez intéressant financièrement, nous y reviendrons - il y a suffisamment de spots d'escalade et villes à visiter sur le chemin pour scinder le voyage par des haltes bienvenues.

Une fois rendu à Almeria, il faut encore quelques 400 kilomètres jusqu'à Séville par Grenade. La visite des deux villes semble impérative, surtout lorsqu'on s'est infligé autant de route !

Amis grimpeurs, comment vous y rendre ?

Plusieurs options sont envisageables pour se rendre au sud de l'Espagne. L'avion, que nous voulions éviter, ou le bus, mais qui impliquent tous deux de louer sur place une voiture et d'y ajouter ensuite le logement. Nous souhaitions initialement trouver une solution alternative au camion aménagé, afin de ne pas lui mettre 3000 kilomètres aller/retour, mais réflexion faite, le vieillissement du véhicule est minime sachant que l'essentiel du trajet s'effectue sur autoroute, lancé à 110kmh. D'ailleurs ces dernières sont gratuites dans toute l'Espagne, ce qui allège considérablement la facture !

Si vous considérez donc l'option de descendre en van, il faut cependant se réserver suffisamment de temps pour couper l'aller et le retour en deux ou trois étapes, et bien en profiter sur place. Deux semaines de voyages semblent ainsi un minimum, trois sont sûrement idéales.

Une fois parti avec le camion, il faudra par contre arbitrer entre l'envie de découverte et l'importance de se poser. Les vans, c'est pratique, c'est mobile, mais on a vite fait de se retrouver à rouler tous les jours, à trop vouloir en faire !


Désert de Tabernas et Barranco de Cacin

Nous arrivons en Andalousie par l'Est, après une escale à Valence pour y visiter rapidement la ville. Cinq heures de route séparent Valence d'Almeria, située aux portes du désert de Tabernas,

Nous y passons une nuit, puis partons randonner le lendemain matin à la découverte de cet environnement unique et atypique. Isolés au milieu des canyons secs où subsistent parfois de rares oasis, nous marchons dans un univers sec, sableux et minéral. Seules quelques traces de pneus et la route parfois visible nous rappellent qu’étonnement, la civilisation n’est pas si loin. Nous sommes en Novembre et la nuit a été plutôt fraîche, mais à la mi-journée, le soleil qui tape jusqu’au fond des défilés nous laisse imaginer la chaleur insoutenable des journées d’été. Ici, la température peut monter jusqu’à 50 degrés ! A l'opposé de nos hautes montagne où règne le froid, ici c'est la chaleur qui rend la vie quasi impossible. C’est ma première fois dans un environnement désertique. Je découvre un nouveau milieu hostile, et pourtant fascinant. Au détour d’une crête, un roulement de pierre attire notre attention : deux bouquetins ibériques s’éloignent tranquillement pour nous tenir à distance. Malgré l’aridité de la terre, nous trouvons des ruines, face à quelques oliviers qui survivent là. L’eau qui doit les maintenir en vie et pompée en contrebas dans un bassin de récupération, d’une rivière qui doit s’écouler en sous-terrain.

De défilés en canyons, nous nous imaginons dans un film des années 60, entre indiens et cowboys. Le désert a été le lieu de tournage de nombreux western spaghetti, dont Il était une fois dans l'Ouest, Le bon la brute et le truand, Fort Bravo ou d'autres classiques comme Lawrence d'Arabie ! Sur les traces de Sergio Leone, on peut encore y visiter Fort Bravo, l'oasis de Lawrence d'Arabie, ou les "villages de tournage" comme Western Leone, Texas Hollywood.

A Western Leone que nous visitons parfaitement seuls, nous nous amusons dans les vestiges du saloon, de la maison du sheriff, de la banque. Nous apprécions d’autant plus le moment que nous échappons au flot de touristes qui doit habituellement inonder ces attractions.

Nous quittons le désert, reprenons la route vers l'ouest en traversant Gador où poussent surprenamment des citrons et clémentines, malgré l'absence apparente d'eau. En s’enfonçant dans le massif, nous croisons de nombreux petits villages blancs perchés de part et d'autre de la vallée, dans un décors toujours aride. Une petite halte à 15h30 à Padules, village comme désert mais dont le restaurant est finalement animé. Repas à 15h30 - rythme espagnol ! - puis nous nous rendons au pied du Barranco de Cacin, premier site d'escalade à conseiller dans la région.


Le Barranco de Cacin est clairement l'incontournable de cette partie de l'Andalousie. Seul site véritablement majeur autour d'Almeria, on y accède en 30 minutes de marche en faux plat montant, depuis le parking au milieu de la pampa, où y restent de nombreux grimpeurs pour dormir. Perdus au milieu d'un plateau d'herbes sèches, ronces et de parcelles oliviers, vous ferez là une belle expérience de la solitude et serez tranquille !

Pour ce qui concerne l'escalade, le rocher est superbe, mais très abrasif (calcaire orange à picots) et donc très agressif pour les doigts et le mental ! La chute n'est pas très tentante. Sur les deux premiers secteurs, de part et d'autre du canyon, la grimpe sur murs verticaux ou légèrement déversants est très technique et à doigt. Le secteur principal Est est plutôt dédié aux forts grimpeurs avec de nombreuses voies dans le 7/8, malgré quelques unes plus faciles. Le secteur Ouest est parfait pour les grimpeurs de 6, avec de nombreux 6b/c. Au mois de Novembre, le soleil commence à éclairer la falaise Est à partir de 10h30.

Nous n'y sommes passés qu'une journée, vue notre planning de route, mais trois journées ne semblent pas de trop pour bien profiter du canyon et visiter quelques secteurs.


Tips : Si vous souhaitez grimper un peu derrière Almeria, une petite falaise se trouve au village de Sierra Alhamilla. De rares maisons et d'anciens thermes y sont installés, et de l'eau chaude à 58° coule d'une fontaine au milieu du village. Vous pourrez y remplir un bidon pour votre douche du soir ! Avec quelques voies en 6 et bas du 7, le Penon Mitico propose une grimpe technique sur un calcaire inhabituel, sorte de conglomérat. Le site n'a rien d'exceptionnel, mais le cadre est tranquille, atypique et y aller pourra rentabiliser le trajet pour faire le plein d'eau chaude.


Grenade et ses alentours

En transition de la Sierra de Gador à Grenade, nous avons choisi de passer voir la mer Méditerranée en longeant brièvement la côte au sud. Dans cette région, le moindre coin de terre est recouvert d'immenses serres blanches. Cultivés hors-sols, dans des bacs de granulés d'argile arrosés d'eau enrichie en sels minéraux, tout ces fruits et légumes ne connaissent plus de saison, et seront ensuite revendus aux quatre coins de l'Europe, bien alignés et éclatants de couleurs dans les bacs de nos supermarchés. Avis aux amateurs de tomates, courgettes et aubergines en hiver !


A 20 minutes au nord de Grenade se trouvent deux sites de grimpe qui peuvent vous occuper quelques jours. Cogollos Vega et Alfacar. Si vous souhaitez des informations complètes sur la grimpe dans la région, le mieux est de se rendre à l'auberge de jeunesse "Solana de Granada" à Cogollos Vega, tenue par un moniteur d'escalade. Il saura vous conseiller et peut vous vendre les topos qui vont bien ! (Lien vers leur site, et revue des secteurs de grimpe du coin https://solanagranada.com/climbing-areas/).

Cogollos est plutôt pour les grimpeurs de 7/8, même si quelques voies en 6 sont intercalées. Pour satisfaire tout le monde, nous sommes aller voir Alfacar, site très fréquenté les week-ends. Heureusement, nous étions en semaine ! Les secteurs du bas regorgent de voies plutôt longues en 5/6, sur du calcaire gris en dalle ou vertical. En montant par la route vers le col, on atteint les secteurs du haut, avec notamment une barre orientée sud assez dure (entre 7b et 8b) à 3mn à pied d'une autre, plus facile, avec une petite dizaine de voies entre 5+ et 6c. Le parfait compromis pour nous ! Au mois de novembre, en versant sud, nous étions bien pour grimper au soleil, obligés de se couvrir pour l'assurage à l'ombre. Étant déjà assez haut en altitude, il est possible de grimper l'été à Alfacar - remarquable en Andalousie - en se déplaçant en face, sur les secteurs nord.

Tips: Ne connaissant pas de bons spots pour dormir, nous avons trouvé en arrivant de nuit un parking très sale au bord de la route, qui n'est clairement pas le spot de rêve où dormir ! Le mieux, après repérage, est d'aller dormir à 2mn au pied des secteurs du haut d'Alfacar, où l'on trouve notamment une belle étendue d'herbe avec un beau panorama.


La ville de Grenade et ses palais sont tellement beaux, que je ne comprendrais pas que l'on s'y rende sans les visiter. Quel que soit votre rythme de grimpe, vous avez nécessairement besoin de jours de repos, au moins pour la peau, et ces activités touristiques et culturelles les rempliront parfaitement ! Grenade est une belle ville, que l'on nous avait présenté comme ville-musée, et nous l'avons en effet trouvé moins authentique et vivante que Séville. L'attraction phare, et à juste titre, est sans conteste l'Alhambra, cité fortifiée au-dessus de la ville. Intégrant l'Alcazar (forteresse), le palais de Charles Quint, les palais Nasrides et les Jardins de Generalife, ce sont les deux derniers qu'il ne faut louper sous aucun prétexte. Et si vous êtes curieux d'histoire, ne faites pas les radins sur l'audio-guide ! La montée à pied à l'Alhambra, la visite des palais et des jardins requièrent une petite demi-journée. Il est agréable en redescendant de compléter la visite de la ville par le quartier de l'Alcacin, puis au centre par l'Alcaceira, la cathédrale. Nous conseillons, pour profiter de l'ambiance du soir sans contraintes, de prendre un AirBnb (env. 50€) et de laisser le camion à l'abri des casses dans un parking couvert pour la nuit.


Tips

Un peu plus au nord de Grenade, Moclin fait figure de référence parmi les sites d'escalade du coin. Nous n'avons pas le temps de faire le détour, mais le site a bonne réputation et mériterait que l'on s'y attarde pour une ou deux journées. https://escaladagranada.es/croquis-de-escalada-moclin


Villanueva del Rosario, entre Grenade et El Chorro

Après Grenade, nous reprenons la route vers l'ouest avec pour objectif le fameux site d'El Chorro. Mais sur la route, nous passons devant Villanueva del Rosario, et décidons d'y faire un arrêt. Le petit village est isolé au milieu des champs d'oliviers, nous y trouvons tout ce qu'il faut pour le ravitaillement, ainsi qu'un bar/restaurant. Tranquilles, légèrement en hauteur avec une superbe vue sur la plaine au nord, nous passons là une des plus belles nuits du voyage sous un magnifique ciel étoilé. Nous découvrirons le lendemain matin d'autres spots plus fréquentés par les grimpeurs où poser le camion, notamment un petit parking à côté d'une chapelle, et surtout face à l’impressionnante grotte où se trouve Chilam Balam, 9b de 75m. Un monstre de conti. On apprécie à la tête de Dani Andrada (lien vidéo plus bas) le morceau que ça doit être !

Nous choisissons pour cette journée de mettre les dures voies en 8 et à l'ombre de côté, et plutôt d'aller faire le tour du propriétaire en se baladant sur les crêtes de la sierra. En remontant la route au-dessus de la chapelle, nous suivons un vallon et contournons le mont sous-lequel se trouve la grotte de Chilam Balam En passant sur son versant sud, nous découvrons une grande barre calcaire de 40m de haut à son plus bas, plusieurs longueurs à son extrémité gauche. C'est le secteur plus accessible de Villanueva del Rosario, dont nous n'avions pas connaissance. Orientée plein sud, la falaise fait le bonheur des grimpeurs du 6/7. A son pied, il est aussi possible de laisser le camion pour dormir, l'endroit est paradisiaque, tranquille dans les montagnes. Après avoir récolté quelques informations auprès des grimpeurs, nous poursuivons notre randonnée. Ici les chemins sont très peu marqués voir absents, nous montons donc souvent hors sentier, entre lapiaz et landes d'herbes sèches. Nous débusquons en arrivant près des crêtes des hordes de bouquetins ibériques qui ne doivent pas être habitués à recevoir de la visite. Ils se montrent beaucoup plus timides que leurs cousins placides des Alpes. Par delà une large plaine et les monts de Malaga, la vue porte jusqu'à la mer, au sud, tandis qu'au nord les collines recouvertes d'oliviers se perdent à l'horizon.


Adresse du parking bas Ermita de la Virgen del Rosario

Adresse du parking haut Fuente de la Zarza

Lien vers le topo Secteur corral

Seb Bouin dans Chilam Balam


El Chorro

Nous reprenons la route en fin de journée pour rejoindre El Chorro, une quarantaine de kilomètres à l'ouest vol d'oiseau. Le site se situe au nord-ouest des montagnes derrière Malaga, là où l’on trouve le plus de falaises en Andalousie.

Depuis Antequera dans la plaine, nous nous enfonçons dans les montagnes par une route sinueuse jusqu’à redescendre soudainement sur le minuscule village d’El Chorro. Sous les falaise, et au bord d’un lac (artificiel), l’endroit pourrait avoir tout pour plaire, si l’on faisait abstraction de la centrale hydro-électrique qui produit un bruit de fond permanent assez pénible à la longue. Par ailleurs, le village est comme mort, on y trouve une gare, un bar et un hôtel tous fermés. Historiquement, le pueblo était un arrêt obligatoire sur la ligne de train Malaga/Madrid, et la proximité du barrage servait à l’alimentation en électricité de quelques usines. Le lieu est devenu une attraction touristique depuis la visite en 1921 du roi Alphonse XIII, venu admirer la cascade (El Chorro en espagnol). Des bus pleins en provenance de Malaga desservent ainsi la fameuse attraction touristique El Caminito del Rey qui est aujourd’hui la seule raison d’être du village, hormis la production d’électricité.

La gorge où jaillit la cascade est en effet impressionnante, rendue accessible aux touristes depuis peu par un chemin en passerelle au-dessus du canyon, mais auparavant uniquement par une via-ferrata et en grimpant. On trouve donc dans les gorges des voies historiques, raison pour laquelle El Chorro est une référence dans les sites d'escalade d'Andalousie. Avant la gorge et au-dessus du village, l’immense barre rocheuse où nichent les vautours fauves se découpe en une quinzaine de secteurs de couenne, qui se prolongent souvent en grandes voies équipées ou terrain d’aventure. La fréquentation s’accompagne forcément de la patine des voies, néanmoins, en choisissant les secteurs, vous pouvez passer à côté de ce désagrément. Nous choisissons de nous rendre au secteur La Momie, qui semble présenter la diversité de niveaux pour nous satisfaire, et trouvons de superbes voies longues et athlétiques, dont un superbe 6c de 45m ! Escalade facile pour ceux qui aiment les grands mouvements sur bonnes prises.



Tips

Ne pas dormir à El Chorro, au parking près du lac au départ du Caminito del Rey. Nous y avons été assez dérangé par le bruit de la centrale, et l’ambiance n’est pas très agréable. Il est sûrement mieux de dormir plus haut en vallée, vers Valle del Abdalajis, ou même en s’écartant de quelques kilomètres plus à l’ouest en direction des lacs artificiels où nous avons aperçus de nombreux camions et camping-cars s’installer sur les berges à sec.

A proximité, deux autres beaux sites de grimpe : Turon et Valle del Abdalajis


Grazalema, un détour sur la route de Séville

Cela commence à devenir une habitude, nous reprenons la route ! Nous pourrions rester plus, pour découvrir et profiter encore de ce secteur, mais l’envie est trop forte de découvrir d’autres endroits et paysages. Ce n’est pas absurde, pour un voyage finalement court dans une région si éloignée. Nous faisons le choix d’explorer, pour connaître dans les grandes lignes et savoir où s’arrêter si nous revenons. Notre départ d’El Chorro nous donne raison. Sur notre route vers Séville nous avons repéré, grâce au guide embarqué dans le camion, le petit village de Grazalema apparemment reconnu pour le charme de ses belles maisons blanches. L’arrivée sur site nous le confirme. Caché dans les montagnes, entre pâturages et falaises, nous avons immédiatement le coup de cœur pour ce village qui, pour la première fois du voyage, est animé. Plusieurs cafés, bars et restaurants sur la place et dans les ruelles, des parkings grand luxe pour laisser le camion et de belles falaises, c’est ce que nous recherchons ! La journée du lendemain commence donc comme il se doit par un « café con leche » avec les locaux, puis nous filons à la falaise orienté est, qui prend les premiers rayons de soleil dès 09h30 à cette période. Deux secteurs à 5mn de la route, pieds dans les pâtures - idéal avec des enfants - sont distants de 15mn à pied. Celui de gauche n’a que des voies en 4/5/6, et est donc parfait pour les grimpeurs débutants ou confirmés. Celui de droite à l’inverse ne descend pas sous 6c, la majorité des voies étant entre 7b et 7c, et de nouvelles non indiquées dans le topo sûrement dans le 8.

Aux deux secteurs, les voies sont longues, variant entre 20 et 40 mètres. Le rocher est très sculpté avec des trous, parfois des picots, de bonne réglettes, légèrement déversant au secteur de droite. Un style qui me convient bien mais ne fait pas l’unanimité !

Grazalema mérite que l’on s’y arrête au moins deux ou trois jours, en se gardant potentiellement une journée pour randonner dans la Sierra autour.


Séville et Cordoue, à visiter en deux jours

Encore deux arrêts obligatoires dans notre visite de l’Andalousie. Nous prenons à Séville deux nuits en AirBnb, afin de profiter de la vie nocturne et pour visiter la ville sans contraintes. Le centre est très étendu - peut-on même parler de centre à ce stade - et l’animation dans les rues le soir ne semble jamais vouloir s’arrêter. Nous nous perdons dans ce dédale, avec pour seul point de mire les bars à tapas qui jalonnent notre parcours. La sangria et les « tinto de verano » arrosent copieusement deux belles soirées.

Séville est très agréable pour ces grands espaces verts, apaisants dans la turbulence de la ville : le jardin intérieur de l’Alcazar (à visiter), le parc Maria Luisa où se trouve la place d’Espagne, et les quais du canal Alphonse XIII. Nous y marchons 25 kilomètres !

La deuxième journée, en fin de matinée après un footing le long des quais, nous entamons notre retour vers le nord de l’Espagne avec pour étape intermédiaire Cordoue. Encore une ville à visiter, mais nous commençons à en avoir vu assez et aimerions retrouver la nature et les falaises. La visite de la grande mosquée de Cordoue ne nous déçoit pas, nous admirons le mélange des styles musulmans et chrétiens. Au moment de partir, nous croisons un collège guide de Courchevel au milieu d’une place, que je n’avais pourtant jamais rencontré auparavant, mais qui m’a reconnu. Les surprises des voyages, cela m’était déjà arrivé, que le monde est petit.



Margalef sur le chemin de retour

De nombreux sites d’escalade se trouvent sur notre trajet retour, pour couper la longue route qui nous ramène en France. Nous avions initialement retenu deux options : passer par le nord et grimper autour de Madrid, ou revenir par Valence et faire un arrêt à Chulilla. Nous avons finalement choisi de tirer d’une traite jusqu’à la Catalogne pour aller découvrir Margalef. Après une énorme mission de conduite de nuit (20h-4h du matin non-stop!) le choix s’est avéré bon. Premièrement, fidèle à sa réputation Margalef est exceptionnel, et deuxièmement Chulilla ne semble pas vraiment indiqué pour des grimpeurs sous le 7. Il faudra cependant y revenir accompagné de grimpeurs de ce niveau, car la vallée et le village ont l’air magnifiques.

Nous restons deux nuits à Margalef, une au camping (10€ la nuit pour deux en camion, 3€ le jeton de douche – imbattable) et une sur un parking. La bonne ambiance est au rendez-vous avec une belle communauté de grimpeurs. Nous grimpons le premier jour au Laboratori où nous faisons la connaissance de sympathiques grimpeurs/photographes Singapouriens, et montons le second aux Espadelles, magnifique barre plein sud qui s’étire sur quelques kilomètres. La falaise bombée et orangée se détache sur fond de ciel bleu, nous grimpons dans une carte postale. L'escalade sur pockets allant du mono au tri-doigts est fantastique, mais gare aux traumatismes aux articulations ! Après deux journées de bonne grimpe, les doigts sont usés et gonflés. Clairement un site majeur d’Espagne, nous le savions et nous le confirmons. Il faudra absolument y retourner !