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Photo du rédacteurBaptiste Locatelli

Séjour expérience trappeur : deux journées de raquettes avec nuit en igloo en Chartreuse

Dernière mise à jour : 10 mars 2020

Le samedi 22 février au matin, je retrouve à la boulangerie de Saint-Pierre d'Entremont deux jeunes de mon âge, professeure de lettres et professeur des écoles spécialisé, qui se sont vus offrir pour Noël un séjour en Chartreuse avec nuit en igloo. Coup du sort pour ces deux amoureux de la nature, ne supportant pas le froid pour l'une et claustrophobe pour l'autre. Un bon début pour une aventure de ce style.

Pour pimenter le tout, la neige qui ne fait que des passages furtifs cette année dans nos massifs, et surtout absente à basse altitude en Chartreuse, est remonté au col de l'Alpette, rendant impossible l'usage d'une pulka pour nous délester. Reconverti en sherpa, c'est donc avec un sac de 24 kilos, chargé de toute la nourriture, des ustensiles et affaires que je conduis mes deux clients délestés vers le plateau.

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Notre igloo, sur le plateau de l'Alpette

Une fois passée la première montée raide, déneigée et peu agréable jusqu'au col de l'Alpette, le plateau s'ouvre à nous. Le sentier serpente entre les épicéas, tout est blanc et calme, on croise de temps à autre quelques randonneurs ou skieurs de fond montés plus tôt dans la matinée à la Croix de l'Alpe.

Sur les coups de midi, nous arrivons à l'igloo que nous avons pris le soin de construire la semaine précédente avec Étienne, collègue accompagnateur qui l'utilise aussi pour ses micro-expéditions. La dépense énergétique est énorme pour construire un igloo confortable, on en ressort trempé. Hors de question donc de le faire avec les clients, même si beaucoup sont intéressés par la construction.

Le déjeuner passé, direction la Croix de l'Alpe que nous voyons de l'autre côté du vallon. La montée est assez plate, nous remontons d'abord jusqu'aux chalets de l'Alpette puis suivons ensuite la croupe pour gagner le sommet.

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Sommet de la Croix de l'Alpe

Redescendus à l'igloo, il faut maintenant s'activer pour anticiper la nuit qui ne va pas tarder. Immobiles dans la neige, il fait vite froid, mieux vaut donc se trouver une occupation. Préparer les sacs de couchage, s'installer, faire fondre de la neige pour avoir de l'eau, préparer un thé... voilà les tâches domestiques essentielles beaucoup plus chronophages ici qu'à la maison, où nous perdons de vue la dépense énergétique réellement nécessaire à leur réalisation en pleine nature.

Le soir arrive, après une balade non concluante à la recherche de chamois, je commence à préparer le repas tant attendu : la fondue savoyarde. Après quelques batailles avec le réchaud, elle prend et nous pouvons commencer à nous régaler. Double intérêt de ce repas : se faire plaisir, et s'assurer de se réchauffer durant la nuit grâce à la digestion.

Comme nous sommes au milieu de la réserve naturelle, interdit de faire un feu pour se réchauffer, comme nous l'avions fait au jour de l'an. Le froid tombe vite, et à 20h30 tout le monde rentre se réfugier dans l'igloo extrêmement confortable, ou des couvertures et bâches montées au préalable nous assurent une bonne isolation. Dans l'igloo il fait tout à fait noir, les frontales éteintes aucune lumière ne perce. Tout le monde s'endort, rideau.

Dimanche 23 Février, je me réveille à 05h30 d'une bonne nuit de sommeil simplement ponctuée des réveils aux changements de position. Après un petit tour du propriétaire, toujours vainement à l'affut d'une faune très discrète, je m'attelle de nouveau à faire fondre de la neige pour le thé du matin, et l'eau de la journée. Moment de calme ou je me retrouve seul, je profite de cette petite heure pour regarder les étoiles disparaitre, et les premières lueurs faire leur apparition sur les Bauges que l'on aperçoit au bout du plateau. Vers 06h45 la journée commence, nous prenons le petit déjeuner dans le froid matinal, seulement réchauffés par le thé et café. Heureusement la température n'a pas trop chuté pendant la nuit, il fait 0 degrés, ce qui est assez haut pour la saison. Enfin vers 08h00 le soleil atteint notre campement, ses rayons nous chauffent et nous font rapidement oublier le froid de la soirée et du petit matin.

Après concertation, nous décidons de simplement redescendre au parking. Mes deux clients ont déjà bien repoussé leurs limites, et n'ont pas besoin d'un effort physique supplémentaire ! La montée au Pinet que je proposais restera donc de côté.


Sur le retour, quelques chamois montrent enfin leur nez sur les versants ensoleillés au dessus du col. Ils sont toujours là, à se réchauffer au soleil ! Un beau week-end en montagne, sur ce magnifique plateau de l'Alpette.


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