La voie Rébuffat à l'éperons des Cosmiques est une bonne manière de réviser ses gammes d'alpinisme avant le redémarrage de la saison. En ajoutant à la "simple" traversée de l'arête cette voie de 5 longueurs, on obtient une course complète avec approche glaciaire, escalade sur un rocher magnifique et peu équipé, puis traversée d'arêtes entre neige et rochers.
En ce contexte de COVID, il a fallu être réactif afin de saisir le créneau météo de ce lundi et réserver en avance la benne, dont la capacité est limitée à 30 personnes au lieu de 59 habituellement.
Départ à 7h45 de Chambéry pour une benne à 8h50, on se gare rapidement au parking des Planards et, un fois n'est pas coutume, arrivons juste à temps pour prendre la benne qui part en avance !
Même si en ce moment l'Aiguille du Midi n'est pas prise d'assaut par les alpiniste, nous sommes au moins une soixantaine à descendre l'arête. Certains vont aller au Tacul, d'autres ont les skis et vont sûrement traverser pour rejoindre le secteur Tour Ronde / Entrèves, d'autres comme nous sûrement veulent grimper en face sud. En tout cas cela fait déjà un peu de monde, et ça bouchonne un peu pour la descente.
Une fois atteinte l'épaule, on change d'encordement, et on rejoint tranquillement le pied de l'éperon. Il n'y a pas de vent, il fait bon, on va grimper en t-shirt !
Devant nous Robin, un collègue de promo, et une autre cordée. Ceux-ci sont déjà engagés dans la première longueur. Le grimpeur avance mais protège déjà beaucoup dans cette première longueur, j'ai peur que l'on doive attendre. Nous passons devant les deux cordées et sommes effectivement plus rapides, la grimpe déroule facilement sur ce beau granit chamoniard.
Le passage du toit est athlétique et impressionnant, il faut clairement s'engager sous le surplomb pour pouvoir ensuite atteindre les bonnes prises assez loin et haut dans la fissure. Géologiquement, cette ligne de faiblesse est une belle curiosité. Une faille que suit la voie coupe la face en diagonale vers la droite, et créé ainsi un passage au niveau de ce surplomb qui serait sinon beaucoup moins facilement franchissable. Une fois le toit passé, il faut encore trouver son itinéraire dans de belles cannelures, aux prises pas si franches. L'escalade est typique du style local, physique et faite d'oppositions.
Une fois en haut, nous rechaussons les crampons et partons découvrir cette arête que je n'ai encore jamais parcouru. L'itinéraire est varié, le passage au niveau de l'éboulement récent se fait bien en passant maintenant par le versant nord à l'aide d'un court rappel puis une désescalade facile. La suite est plaisante, et globalement plus technique que ce que je m'étais imaginé. C'est une belle course d'arête facile. Petit coup d'oeil en passant à Digital Crack, ce fameux 8a où j'aimerais monter mettre les pieds avec Basile. Un beau projet d'escalade difficile en altitude ! On rejoint la terrasse de l'aiguille du Midi vers 14h30, nous avons été plutôt rapide. Petite pause casse croûte où nous pouvons apprécier le beau panorama et admirer notre itinéraire.
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